- september 1
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◁ Bailly
[...] II. objet se repliant sur soi-même, particul. 1 λαβύρινθος εἰνάλιος coquillage marin; [...]
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◀ A une certaine vitesse du bateau, l'onde devient aussi dure qu'un mur de marbre.
deleuze le pli
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◁ "thème"
Les sciences humaines seront donc prises seulement comme "thème" (p. 214) et non comme objet d'étude. -- compte rendu de Ganger Pensée formelle et Sciences de l'Homme par Lebrun, revue L'age de la science I, 1969
cf. "Naissance des thèmes" -- chapitre du livre Kant et la fin de la Métaphysique, Lebrun 1970
- august 26
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◀ Pascal...
The last thing one settles in writing a book is what one should put in first.
Order.—Why should I undertake to divide my virtues into four rather than into six? Why should I rather establish virtue in four, in two, in one? Why into Abstine et sustine rather than into "Follow Nature," or, "Conduct your private affairs without injustice," as Plato, or anything else? But there, you will say, everything is contained in one word. Yes, but it is useless without explanation, and when we come to explain it, as soon as we unfold this maxim which contains all the rest, they emerge in that first confusion which you desired to avoid. So, when they are all included in one, they are hidden and useless, as in a chest, and never appear save in their natural confusion. Nature has established them all without including one in the other.
Nature has made all her truths independent of one another. Our art makes one dependent on the other. But this is not natural. Each keeps its own place.
Let no one say that I have said nothing new; the arrangement of the subject is new. When we play tennis, we both play with the same ball, but one of us places it better.
I had as soon it said that I used words employed before. And in the same way if the same thoughts in a different arrangement do not form a different discourse, no more do the same words in their different arrangement form different thoughts!
Words differently arranged have a different meaning, and meanings differently arranged have different effects.
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◁ pascal, "figures"
Le chiffre a deux sens. Quand on surprend une lettre importante où l’on trouve un sens clair, et où il est dit néanmoins que le sens en est voilé et obscurci, qu’il est caché en sorte qu’on verra cette lettre sans la voir et qu’on l’entendra sans l’entendre, que doit-on penser sinon que c’est un chiffre à double sens.
Les prophètes ont dit clairement qu’Israël serait toujours aimé de Dieu et que la loi serait éternelle et ils ont dit que l’on n’entendrait point leur sens et qu’il était voilé.
Et d’autant plus qu’on y trouve des contrariétés manifestes dans le sens littéral. Combien doit‑on donc estimer ceux qui nous découvrent le chiffre et nous apprennent à connaître le sens caché, et principalement quand les principes qu’ils en prennent sont tout à fait naturels et clairs ? C’est ce qu’a fait Jésus-Christ et les apôtres. Ils ont levé le sceau. Il a rompu le voile et a découvert l’esprit. Ils nous ont appris pour cela que les ennemis de l’homme sont ses passions, que le rédempteur serait spirituel et son règne spirituel, qu’il y aurait deux avènements, l’un de misère pour abaisser l’homme superbe, l’autre de gloire pour élever l’homme humilié, que Jésus-Christ serait Dieu et homme.
https://www.penseesdepascal.fr/Loi/Loi15-moderne.php
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◀ Mémoire sur la vie de M. Pascal - Marguerite Périer
[...] Il s'engagea durant sa retraitte par un ordre de la providence à travailler contre les athées ; et voicy comment on a recueilly ce qu'on en a donné au public. M. Pascal avoit accoutumé, quand il travailloit, de former dans sa teste tout ce qu'il vouloit escrire sans presque en faire de projet sur le papier ; et il avoit pour cela une qualité extraordinaire, qui est qu'il n'oublioit jamais rien, et il disoit luy mesme qu'il n'avoit jamais rien oublié de ce qu'il avoit voulu retenir. Ainsy il gardoit dans sa memoire les idées de tout ce qu'il projettoit d'escrire, jusqu'à ce que cela fut dans sa perfection, et alors il l'escrivoit. C'estoit son usage ; mais pour cela il falloit un grand effort d'imagination, et quand il fut tombé dans ses grandes infirmitez, cinq ans avant sa mort, il n'avoit pas assez de force pour garder ainsi dans sa memoire tout ce qu'il meditoit sur chaque chose. Pour donc se soulager, il escrivoit ce qui luy venoit à mesure que les choses se presentoient à luy, afin de s'en servir ensuite pour travailler comme il faisoit auparavant de ce qu'il imprimoit dans sa memoire ; et ce sont ces morceaux escrits ainsi piece à piece, qu'on a trouvez après sa mort, qu'on a donnez et que le public a reçus avec tant d'agrement. Pendant que M. Pascal travailloit contre les athées, il arriva qu'il lui vint un très grand mal de dents. Un soir M. le duc de Roannez le quitta dans des douleurs tres violentes ; il se mit au lit, et son mal ne faisant qu'augmenter, il s'avisa, pour se soulager, de s'appliquer à quelque chose qui put luy faire oublier son mal. Pour cela, il pensa à la proposition de la Roulette faite autresfois par le P. Mersenne, que personne n'avoit jamais pu trouver et à laquelle il ne s'estoit jamais amusé. Il y pensa si bien qu'il en trouva la solution et toutes les démonstrations. Cette application serieuse destourna son mal de dents, et quand il cessa d'y penser il se sentit gueri de son mal. [...]
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◁ brunschvicg on pascal's nuit de feu being called 'memorial'
Tous convinrent qu'on ne pouvait douter que ce parchemin, écrit avec tant de soin et avec des caractères si remarquables, ne fût une espèce de mémorial qu'il gardait très soigneusement pour conserver le souvenir d'une chose qu'il voulait avoir toujours présente à ses yeux et à son esprit, puisque depuis huit ans, il prenait soin de le coudre et découdre à mesure qu'il changeait d'habits.
- august 11
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◀ more one-year-old pascal
Alors, voyant son pere et sa mere l'un prez de l'autre, il se mit à crier comme il avoit accoutumé ; cela fit voir qu'il n'estoit pas encores gueri, mais on fut au moins consolé de ce qu'il n'estoit pas mort, et environ six à sept jours aprez il commença à souffrir la vue de l'eau. Mon grand père arrivant de la[4] messe, le trouva qui se divertissoit à verser de l'eau d'un verre dans un autre dans les bras de sa mère...
source: https://fr.wikisource.org/wiki/M%C3%A9moire_sur_la_vie_de_M._Pascal#cite_ref-4
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◁ the witch
Lorsque M. Pascal eut un an, il luy arriva une chose très extraordinaire. Sa mère estoit, quoy que très jeune, très pieuse et très charitable ; elle avoit grand nombre de pauvres familles à qui elle donnoit chacune une petite somme par mois, et entre les pauvres femmes à qui elle faisoit ainsy la charité, il y en avoit une qui avoit la réputation d’estre sorcière : tout le monde le luy disoit ; mais sa mère, qui n’estoit point de ces femmes crédules et qui avoit beaucoup d’esprit, se mocquoit de ces avis, et continuoit toûjours à luy faire l’aumosne. Dans ce temps-là il arriva que cet enfant tomba dans une langueur semblable à ce que l’on appelle à Paris tomber en chartre[3]; mais cette langueur estoit accompagnée de deux circonstances qui ne sont point ordinaires : l’une qu’il ne pouvoit souffrir de voir de l’eau sans tomber dans des transports d’emportemens très grands ; et l’autre bien plus estonnante, c’est qu’il ne pouvoit souffrir de voir son père et sa mère proches l’un de l’autre : il souffroit les caresses de l’un et de l’autre en particulier avec plaisir ; mais aussitôt qu’ils s’approchoient, il crioit, se debattoit avec une violence excessive ; tout cela dura plus d’un an durant lequel le mal s’augmentoit ; il tomba dans une telle extrémité qu’on le regardoit comme prest à mourir.
Tout le monde disoit dans ce tems là à son père et à sa mère, que c’estoit assurément un sort que cette sorcière luy avoit jette ; ils s’en mocquoient l’un et l’autre, regardant ces discours comme des imaginations qu’on a quand on voit des choses extraordinaires, et n’y faisant aucune attention, laissant toujours à cette femme une entrée libre dans leur maison, où elle recevoit la charité.
Enfin mon grand père, importuné de tout ce qu’on luy disoit là-dessus, fit un jour entrer cette femme dans son cabinet, croyant que la manière dont il luy parleroit luy donneroit lieu de faire cesser tous les bruits ; mais il fut très estonné lorsqu’apres les premières paroles qu’il luy dit, auxquelles elle respondit seulement et assez doucement que cela n’estoit point et qu’on ne disoit cela d’elle que par envie à cause des charitez qu’elle recevoit, il voulut luy faire peur, et, feignant d’estre assuré qu’elle avoit ensorcelé son enfant, il la menaça de la faire pendre si elle ne lui avoüoit la vérité ; alors elle fut effrayée, et se mettant à genoux, elle lui promit de luy dire tout, s’il luy promettoit de luy sauver la vie. Sur cela, mon grand père, fort surpris, luy demanda ce qu’elle avoit fait et ce qui l’avoit obligée à le faire. Elle luy dit que l’ayant prié de solliciter pour elle, il le luy avoit refusé, parce qu’il croyoit que son procez n'estoit pas bon, et qu'en vengeance, elle avoit jetté un sort sur son enfant qu'elle voyoit qu'il aymoit tendrement, et qu'elle estoit bien faschée de le luy dire, mais que le sort estoit à la mort. Mon grand pere affligé luy dit: « Quoy ! il faut donc que mon enfant meure !» Elle luy dit qu'il y avoit du remède, mais qu'il falloit que quelqu'un mourut pour luy, et transporter le sort. Mon grand pere luy dit : « Ho ! j'aime mieux que mon fils meure, que de faire mourir une autre personne. » Elle luy dit : « on peut mettre le sort sur une beste. » Mon grand pere luy offrit un cheval : elle luy dit que, sans faire de si grands frais, un chat lui suffisoit. Il luy en fit donner un ; elle l'emporta et en descendant elle trouva deux capucins qui montoient pour consoler ma grand'mere de l'extrémité de la maladie de cet enfant. Ces pères luy dirent qu'elle vouloit encore faire quelque sortilège de ce chat : elle le prit et le jeta par une fenestre, d'où il ne tomba que de la hauteur de six pieds et tomba mort ; elle en redemanda un autre que mon grand pere luy fit donner. La grande tendresse qu'il avoit pour cet enfant fit qu'il ne fit pas d'attention que tout cela ne valoit rien, puisqu'il falloit, pour transporter ce sort, faire une nouvelle invocation au Diable ; jamais cette pensée ne luy vint dans l'esprit, elle ne luy vint que longtemps aprez, et il se repentit d'avoir donné lieu à cela.
- august 3
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◀ tom waits on robert wilson (wikipedia)
Words for Bob are like tacks on the kitchen floor in the dark of night and you're barefoot. So Bob clears a path he can walk through words without getting hurt. Bob changes the values and shapes of words. In some sense they take on more meaning; in some cases, less.