- may 4
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◁ 8 janvier 1958, lacan
Et c’est autour de cela que j’ai essayé de vous ordonner tout ce que j’ai appelé la réaction en chaîne, ou la débandade, qui se produit dans la psychose.
- april 30
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◀ I read, much of the night, and go south in the winter.
- april 18
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◁ b+y+n
וַיֹּ֣אמֶר אֱלֹהִ֔ים יְהִ֥י רָקִ֖יעַ בְּת֣וֹךְ הַמָּ֑יִם וִיהִ֣י מַבְדִּ֔יל בֵּ֥ין מַ֖יִם לָמָֽיִם: God said, be an expanse admist (t+w+k) the waters, dividing between (b+y+n) water and water
Pirkei Avoth 3.2: if two sit together and there are words of Torah between (בֵּינֵיהֶם, bēnēhém) them, then the dwelling dwells between them
[בַּ֫יִן] substantive properly interval, space between (bdb010701 id.) — construct בֵּין onceIsaiah 44:4 (Baer) בֵּן, בֵּינִי, בֵּֽינְךָ, בֵינֵךְ, בֵּינוֺ (בֵּינָיו † Joshua 3:4; Joshua 8:11 Qr); with plural suffix in plural form בֵּינֵינוּ (בֵּנֵינוּ), etc.; also בֵּינוֺת † Ezekiel 10:2 (twice in verse); Ezekiel 10:6 (twice in verse); Ezekiel 10:7 (twice in verse) (+ Ezekiel 1:13 Greek Version of the LXX Hi Ew etc. for דְּמוּת), בֵּינוֺתֵינוּ † Genesis 26:28; Joshua 22:34; Judges 11:10, בֵּינוֺתָם † Genesis 42:23; 2 Samuel 21:7; Jeremiah 25:16; dual בֵּנַיִם (see below); —
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◀ Mt 18:20
οὗ γάρ εἰσι δύο ἢ τρεῖς συνηγμένοι εἰς τὸ ἐμὸν ὄνομα, ἐκεῖ εἰμὶ ἐν μέσῳ αὐτῶν
- april 13
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◁ Last ¶, Maine de Biran, Influence de l'habitude sur la faculté de pener
Les opérations les plus compliquées s'exécutent, il est vrai, avec assurance et facilité, mais la pensée sommeille et perd ses forces dans l'inaction. L'analyse philosophique peut naître au sein de cet entraînement général, comme les plus puissantes ressources de l'industrie dans les grandes nécessités ; mais elle cherche des élémens, et ne trouve que des masses fortement agrégées, elle cherche un fond où pouvoir s'attacher, et ne trouve que des formes légères qui lui échappent, elle veut diriger, montrer la bonne route, et tout fuit devant elle dans la pente la plus rapide ; alors changeant de titre comme de fonctions, cette analyse ne sera plus celle qui sépare, mais celle qui recompose. . . . . FIN.
| not elements -- tightly agglomerated masses
| not a ground -- light forms that escape
| wants to direct, to give the way -- everything flees before it, down the steepest slope to hand
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◀ Maine de Biran, incipit
NUL NE RÉFLÉCHIT L'HABITUDE, a dit un homme célèbre (Mirabeau, Conseils à un jeune prince, etc.) ; rien de plus vrai ni de mieux exprimé que cette courte sentence. La réflexion, au physique comme au moral, demande un point d'appui, une résistance : or l'effet le plus général de l'habitude est d'enlever toute résistance, de détruire tout frottement; c'est comme une pente où l'on glisse sans s'en apercevoir, sans y songer.
Réfléchir l'habitude ! ... et qu'est-ce qui peut ou veut faire cette première réflexion ? Comment soupçonner quelque mystère dans ce que l'on a toujours vu, fait ou senti ? De quoi s'enquérir, douter, s'étonner ? Les graves tombent, le mouvemnt [sic] se communique ; les astres roulent sur nos têtes ; la nature étale à nos yeux ses plus grands phénomènes : quel sujet d'admiration, quel objet de connaissance peut-il y avoir dans des choses aussi familières ? Et notre existence ? les phénomènes de la sensibilité, de la pensée ? cette foule de modifications qui se succèdent, d'opérations qui se répètent et se cumulent depuis l'origine ? ce moi, qui s'échappe à lui-même dans la prétendue simplicité, et la facilité extrême de ses propres actes, qui se fuit sans cesse et se porte par-tout ? ... comment réfléchir ses habitudes, les plus intimes et les plus profondes de toutes ?
- april 10
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◁ Simone Weil, cited -- translated? paraphrased? -- by George Steiner, cited by Mendes-Flohr in "Judaism and the Polis"
The devil in us is the "We," or rather the "I" with a halo of "We" about it. [I've amended "halo or 'We'" to "halo of 'We'" -- "We" is a halo, not every halo...]
[Step 1. The closest I can find: 1950, lettre II; all emphases mine:]
J’ai peur de ce patriotisme de l’Église qui existe dans les milieux catholiques. J’entends patriotisme au sens du sentiment qu’on accorde à une patrie terrestre. J’en ai peur parce que j’ai peur de le contracter par contagion. Non pas que l’Église me paraisse indigne d’inspirer un tel sentiment. Mais parce que je ne veux pour moi d’aucun sentiment de ce genre. Le mot vouloir est impropre. Je sais, je sens avec certitude que tout sentiment de ce genre, quel qu’en soit l’objet, est funeste pour moi.
Des saints ont approuvé les Croisades, l’Inquisition. Je ne peux pas ne pas penser qu’ils ont eu tort. Je ne peux pas récuser la lumière de la conscience. Si je pense que sur un point je vois plus clair qu’eux, moi qui suis tellement loin au-dessous d’eux, je dois admettre que sur ce point ils ont été aveuglés par quelque chose de très puissant. Ce quelque chose, c’est l’Église en tant que chose sociale. Si cette chose sociale leur a fait du mal, quel mal ne me ferait-elle pas à moi, qui suis particulièrement vulnérable aux influences sociales, et qui suis presque infiniment plus faible qu’eux?
On n’a jamais rien dit ni écrit qui aille si loin que les paroles du diable au Christ dans saint Luc concernant les royaumes de ce monde. « Je te donnerai toute cette puissance et la gloire qui y est attachée, car elle m’a été abandonnée, à moi et à tout être à qui je veux en faire part. » Il en résulte que le social est irréductiblement le domaine du diable. La chair pousse à dire moi et le diable pousse à dire nous ; ou bien à dire, comme les dictateurs, je avec une signification collective. Et, conformément à sa mission propre, le diable fabrique une fausse imitation du divin, de l’ersatz de divin.
Par social je n’entends pas tout ce qui se rapporte à une cité, mais seulement les sentiments collectifs.
Je sais bien qu’il est inévitable que l’Église soit aussi une chose sociale ; sans quoi elle n’existerait pas. Mais pour autant qu’elle est une chose sociale elle appartient au Prince de ce monde. C’est parce qu’elle est un organe de conservation et de transmission de la vérité qu’il y a là un extrême danger pour ceux qui sont comme moi vulnérables à l’excès aux influences sociales. Car ainsi ce qu’il y a de plus pur et ce qui souille le plus, étant semblables et confondus sous les mêmes mots, font un mélange presque indécomposable.
Il existe un milieu catholique prêt à accueillir chaleureusement quiconque y entre. Or je ne veux pas être adoptée dans un milieu, habiter dans un milieu où on dit « nous » et être une partie de ce « nous », me trouver chez moi dans un milieu humain quel qu’il soit. En disant que je ne veux pas je m’exprime mal, car je le voudrais bien ; tout cela est délicieux. Mais je sens que cela ne m’est pas permis. Je sens qu’il m’est nécessaire, qu’il m’est prescrit de me trouver seule, étrangère et en exil par rapport à n’importe quel milieu humain sans exception.
[It seems like Steiner is translating "La chair pousse à dire moi et le diable pousse à dire nous ; ou bien à dire, comme les dictateurs, je avec une signification collective." To call the we a "halo" around the I is his (very beautiful) invention.]
[Step 2. Steiner's Sainte Simone is a review of an anthology called Simone Weil's Philosophy of Culture. Two quotes:]
Is there any philosopher outside Marx (a constant presence in Weil) who has striven as stringently to grasp the implications -- psychological, social, physical, political, but also, in a genuine sense, philosophic -- of work in the factory, of the "laborious" technological condition of modern men and women?
[...] Martin Andic takes up this critical theme of "imagination". Persuasively, he expounds Weil's lifelong summons to concreteness, her insistence, surely right, that abstractions, spurious ideological absolutes, and the rhetorical delusions on which our politics feed, foster man's inhumanity to man. (There are suggestive affinities between Weil's language-critique and that of Orwell, under sometimes comparable circumstances.) / But, as Professor Andic points out, this critique is, in Weil's case, again "theological". It relates to the necessary "decreation" of the collective "We" -- the locus of the political: "The devil in us is the 'We,' or rather the 'I' with a halo or 'We' about it, for it is the imagination that makes us want to be like God without God, like him in his power not his love, and that bestows upon us a fictitious divinity by putting us at the centre of the universe in space and time, values and being."
[Not amending "halo or 'We'" any more -- these all concur in it, so clearly Mendes Flohr and Steiner are quoting accurately. Steiner presents this as a paraphrase made by Andic, not as a citation by Weil. Now we have to keep following the trail to Andic, "Discernement and the Imagination" in Simone Weil's Philosophy of Culture ed. Richard Bell. [[Weil against Durkheim is part of the context... that's for another cup.]] So here's Step 3, Andic:]
The devil in us is the 'We,' or rather the 'I' with a halo or 'We' about it (N 308), for it is the [etc. ...]
[Andic gives a citation, the ultimate citation, finally Weil herself. It's still possible that the "We" as halo is Weil's invention. N is the Notebooks, trans. Arthur Wills, London: Routledge and Kegan Paul, 2 volumes, 1956. (and it's "halo or 'We'" again. So, finding the same edition of the notebooks wasn't that easy. used pdfscissors and ocrmypdf (which uses tesseract) to get it searchable, and then immediately saw that it was right there, where it should be, page 308. And here we have it! Copying full block:]
Beauty. A part of matter which, through the senses, renders spiritual perfection sensible.
A part of matter which compels the transcendental part of the soul to become visible.
It is the same faculty of the soul, to wit supernatural love, which has contact both with Beauty and with God.
Supernatural love is the organ in us by which we adhere to Beauty, and the sense of the reality of the universe is identical in us with all of its beauty. Full existence and Beauty merge into one another.
The flesh in us (when through sin it steps out of its lawful rôle) says 'I', and the devil says 'We', or else 'I' with a halo of 'We' about it.
[- I'm not sure what this line is doing in this paragraph. - but I am happy to see my intuitions vindicated: a halo of "we"...]
[meanwhile "or else" is a bit of a problem, and I suspect that Andic was right to clip it. A philosophical writer like Simone Weil would not add an "or else" for an extra case; she adds it to tell you what "We" is. The devil says "We," that is, he says "I" with a halo... But it doesn't seem easy to pirate the Cahiers this afternoon, and my cup is already too tall for anybody (coucou!) to finish.]
- april 9
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◀ (no subject)
FALSTAFF. Marry then, sweet wag, when thou art king, let not us that are squires of the night’s body be called thieves of the day’s beauty: let us be Diana’s foresters, gentlemen of the shade, minions of the moon; and let men say we be men of good government, being governed, as the sea is, by our noble and chaste mistress the moon, under whose countenance we steal.
PRINCE. Thou sayest well, and it holds well too, for the fortune of us that are the moon’s men doth ebb and flow like the sea, being governed, as the sea is, by the moon. As for proof now: a purse of gold most resolutely snatched on Monday night, and most dissolutely spent on Tuesday morning, got with swearing “Lay by” and spent with crying “Bring in”; now in as low an ebb as the foot of the ladder, and by and by in as high a flow as the ridge of the gallows.
- april 7
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◁ Snopes on "Wrap foil around your doorknob when you're alone: Here's why"
In the past, we covered other misleading ads that also featured household items and mentioned the word "alone." Such dubious examples included pouring Coke on car wheels, keeping a bread clip in your wallet, putting a bottle on your car's tire when parked, and wrapping a rubber band on your doorknob.
- april 5
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◀ (no subject)
"Aristotle proposed in the 4th century BC that earthquakes were caused by winds trapped in caves." (Wikipedia, "Earthquake Weather", i.e. a popular belief.)
Cf. Aristotle De Sensu on the ear